Deuxième expérience de volontariat cette fois sur la côte est à plus de 500km de Buenos Aires. Nous prenons la direction de Mar del Plata, où les plages se remplissent d'Argentin pendant l'été. Nous avons la chance de nous trouver sur une des rare ligne de train nationale subsistante. Triple avantages : un trajet direct, économique et sans encombres (après négociation pour prolonger le trajet dans un train dit "complet"). Les compagnies de bus sont bien organisées pour garder le quasi monopole du transport et achètent les billets de train pour diminuer les opportunités.

Nous arrivons donc à Mar del Plata et prenons ensuite le bus Costa Azul en direction de Miramar pour finalement descendre à mi distance à Chapadmalal.

Cette ville possède une histoire en lien étroit avec le Péronisme, en témoigne les 9 énormes hôtels qui jonchent le littorale. Ce fût un grand lieu de vacances pour le développement du "tourisme social" mis en place sous Perón et soutenu par la fondacion Eva Perón (sa première épouse). Les hôtels ont été abandonné pendant longtemps mais la réhabilitation suit son cours et 3 des 9 sont déjà utilisés.

Nous arrivons donc à l'heure du maté accueilli par Margaux et Mateo, les fondateurs et propriétaires du site et découvrons Daniel, volontaire de 25 ans venu de République Tchèque et Patrick, français de 50 ans et des poussières qui viennent prêter main forte pour la même période que nous.

On est donc assis sur deux bancs qui encadrent une large table en bois, mobilier frais de quelques semaines concocté par un ancien volontaire. On aura pas ce niveau d'expertise à apporter mais ça donne envie. Le terrain est un peu en bordel, il y a une petite maison sommaire dans le coin avec un petit espace cuisine, une table, un petit poêle à bois pour les fraiches soirées et une mezzanine occupée par nos hôtes. Le gros du terrain est occupé par le chantier qui va nous occuper pour les semaines à venir. On fait un rapide tour de terrain pour discuter des différentes missions quotidienne : sortir et nourrir les 4 poules, ouvrir les serres du coin potager et bien sur avancer le chantier.

On prépare alors notre chambre avant que le soleil ne tombe. La tente de trek se glisse parfaitement entre le tas de bois et la clôture du voisin pour s'abriter du vent du Sud qui va venir nous glacer les os pour les prochains jours. Les conditions sont spartiates (toilettes sèches et douche dans le jardin protégés par des grands tissus) mais l'ambiance est chaleureuse et le projet ambitieux.

Le rythme des journées s'alterne entre le chantier, les repas et les balades sur le front de mer ou dans les petites rues aux alentours. Mateo nous impressionne à être toujours en action sur le chantier ou derrière le fourneau. On discute en partageant le maté et en répondant aux questions de Daniel toutes plus improbables les unes que les autres.

Notre vocabulaire s'enrichit de quelques mots comme "martillo" pour marteau, "clavos" pour clous, "techo" pour le plafond ou encore "pared" pour le mur mais avec nos faibles niveaux de français en espagnol et les phrases mixant brésilien et espagnol avec un accent tchèque de Daniel les conversations basculent vite en anglais pour communiquer.

Dans les faits marquant nous avons, suite à une visite au musée Eva Perón avec notre petit groupe de volontaire, perdu 3 des 4 poules qui occupaient l'enclos suite à une attaque d'un animal pendant notre absence. On a donc tenté de récupérer ce qui était récupérable et avons entrepris la préparation d'une des poule les moins attaquées (sans doute morte de peur). C'est armé de courage, d'un douk-douk bien affûté et du visionnage d'un tuto youtube que Valérian s'est lancé dans l'opération de la bête après avoir mangé de succulents alfajores (blurp). On a finalement mangé cette poule au pot cuite au feu de bois et on était pas déçu du résultat.

Pour continuer sur le sujet culinaire, nous avons également profité d'un véritable cour d'asado par l'oncle de Mateo, asador professionnel, on a pu découvrir la science des braises, la gestion de la cuisson des différentes pièces de vache et l'orgie de viande que se font régulièrement les argentins en famille ou entre ami. La pièce la plus excellente élue à l'unanimité fut le traditionnel "Tira de Asado" (plat-de-côtes). On a découvre que la viande est dégustée qu'avec du pain et sans accompagnement. Mais il y a tellement de morceaux différent de viande à gouter que cela ne manque pas ! Comble du comble, nos hôtes sont végétariens!

Nous avons profité de nos temps off pour visiter Miramar, sorte de Grande-Motte en hors saison ou il n'y a pas foule ni grand chose à faire, ainsi que Mar del Plata avec ses grandes plages, son centre ville très étendu et ses churros de chez Mañolo.

On a aussi eu l'occasion de se promener sur la côte, avec une vue imprenable sur l'océan et un vent qui décoiffe ! C'est en se baladant sur la plage un jour bien venteux que sans s'en rendre compte, nous nous sommes introduits dans la résidence d'été présidentielle ! On trouvait que la déco était sympa et on a commencé à vouloir traverser les pelouses quand on a vu une policière courir vers nous et nous demander de faire demi tour (sans nous plaquer au sol avec une clé de bras).

Entre notre arrivée et notre départ on aura pu monter un toit et deux structures de mur ainsi que l'aménagement du traitement des eaux usées de ce grand projet d'hostel prévu pour accueillir jusqu'à 26 personnes.

Après une dernière douche chaude sous un vent frais et un dernier repas à partager, nous refaisons nos sacs et prenons la direction de la gare d'omnibus pour notre trajet de 17h en direction de Puerto Madryn.